La "bienveillance" au piloris !?

En réponse à l'article : « Humain », « bienveillance », et autres ridiculeries RH - 12 octobre 2017, consultable sur le site myRHline - Actualités et tendances RH.
https://www.myrhline.com/actualite-rh/humain-bienveillance-autres-ridiculeries-rh.html#comment-5469
A regarder de manière neutre - en évacuant les effets de posture - il est des qualités très utiles au bon exercice des fonctions de DRH. Par exemple, dans sa relation avec l’actionnariat – le DRH prodigue : son écoute (active) / avec une disposition tout à fait favorable de sa propre volonté au service de l’objectif de l’actionnaire / en faisant corps avec les besoins de l’actionnaire (ROI) et ce qu’il éprouve.
A ce titre, le DRH exerce sa capacité d’empathie, de la bienveillance et de l’écoute active. « Objectivé » cela constitue des qualités nécessaires. Cela ne fait pas d’un DRH un Super RH, mais, à contrario, le défaut de ces qualités – appelons-les « humanistes » - pourrait en faire un mauvais RH (au moins vis-à-vis de l’actionnariat et/ou vis-à-vis de ceux qui réussissent et qui ont besoin que l’on capitalise sur elles et donc, que le DRH les écoute, activement, avec bienveillance et empathie).
Juger, « ex abrupto », ces qualités de « mignoneries » ou « bisounourseries » (c’est mal connaître les Bisounours en l’occurrence), les estampiller du rôle de « valeurs », c’est déjà faire fausse route. A ce titre, le parallèle avec le métier d’avocat est « nul et non avenu » dans ses conclusions et dans sa rhétorique ; Car garantir le droit inaliénable de l’individu à être défendu, c’est bien placer « l’humain au centre ». Je conseille le lien suivant sur ce sujet si on veut tenter des analogies (il y en a) : https://lejournal.cnrs.fr/articles/les-avocats-ont-ils-un-sens-moral / 09.04.2015, par Fabrice Impériali / Interview d’Edwige Rude-Antoine, L’Éthique de l’avocat pénaliste. L’Harmattan, décembre 2014. Je relève au passage, au travers de cette intervention, la répétition du phénomène de généralisation par effet de tribune (symptomatique d’une certaine approche des réseaux sociaux). Ce qui est problématique, c’est qu’une impression, un ressenti, une idée, une croyance, un vécu personnel, finissent par être exposés comme une autant de« vérités ». C’est comme cela que les lieux communs, les clichés sont véhiculés, notamment en ce qui concerne les DRH catalogués « Chevaliers blancs ». En quoi, le DRH a vocation à porter la notion de « solidarité » dans l’entreprise (à moins que cela soit une volonté stratégique en vue de pérenniser cette dernière) ? Et en quoi exercer la bienveillance, l’écoute et l’empathie à l’égard d’autrui, dans tout type de relation serait l’apanage d’un libéralisme « marche ou crève » ? Le DRH, au même titre qu’il n’est pas le porte étendard d’une posture humaniste, n’est pas plus le croisé de la solidarité dans l’entreprise. Ce ne sont pas les RH, bienveillants et protecteurs, qui entretiennent des situations vouées à l’échec. Car ce ne sont pas les DRH qui exercent les responsabilités directes du Management de ces situations.
Être bienveillant, en conscience, en congruence, c’est l’expression même du courage. Et c’est grâce à ce courage, c’est grâce à son intention, que le DRH, convaincu et investi de sa mission, est légitime au sein du groupe. A ce titre, il est un catalyseur du bon fonctionnement d’un groupe. Et c’est bien au groupe de prendre en charge sa propre réussite, dans son ensemble d’éléments, performants, ou pas. C’est au groupe d’exercer sa responsabilité et son autonomie, collective à ce sujet. Et ça, c’est la quintessence de la réalité business.