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Jeu d’échec / Jeu de Go – Perspectives de management et de leadership.

Sans plus de préambule, mais avec, en ligne, mon intention de fond, et aussi la candeur d'une intention pédagogique :

LE JEU D’ECHEC oppose deux joueurs (entités, organisations, entreprises, états, corporations, mouvements, organisations, pensées, croyances …) de part et d’autre d’un plateau ou tablier appelé échiquier (pays, continent, sphère géopolitique, marché, champ philosophique, technologique…) composé de soixante-quatre cases claires et sombres (noir / blanc… polarités en opposition) nommées les cases blanches et les cases noires (territoires, obédiences, influences, propriété…).

Les joueurs jouent à tour de rôle en déplaçant l'une de leurs seize pièces. Le but du jeu est d'infliger à son adversaire un échec et mat, une situation dans laquelle le roi d'un joueur est en prise sans qu'il soit possible d'y remédier.

Le jeu d’échec, de notoriété mondiale, le « roi des jeux », le « noble (?) jeu », repose sur l’intention exacte de : « prendre le roi de l’adversaire (c’est-à-dire son identité, son âme, son essence, son corps), avec une mécanique sous-jacente : il est pris quand il ne peut plus s’échapper. Pris au piège. Mis en échec. Echec et Mat (« matte / maté » ou, par synonymie et extension « soumis », « défait », « rendu à l’impuissance »).

Le jeu d’échec se caractérise par un environnement, des règles et des issues figés :

- C’est un jeu d’opposition.

- Sur le principe, l’altérité se combat (2 adversaires de part-et-d’autre : noirs / blancs)

- Cadre strict, normatif et très limité (échiquier / couleurs / temps).

- Attribution et définitions strictes de fonctions et de compétences.

- Créativité bornée à la capacité de calcul (avéré) – hors mis la vision d’ensemble, ce qui n’est même plus suffisant pour battre un ordinateur au jeu d’échec.

- Attribution stricte de valeurs et de pouvoir / puissance (valeur et capacités des pièces).

- Sa sémantique : « mettre en échec » / « mater » / la dimension de jeu et de pouvoir.

- Sa popularité et l’utilisation fréquente de sa sémantique (« échiquier politique » / « mettre en échec » …)

- La croyance (nocive ?) que « gagner » c’est mettre l’autre en échec.

Ce mode opératoire est obsolète, pour l’entreprise, pour l’humanité. Il reste le mode opératoire principal de nos gouvernances. Il est voué à l’échec. So what ?

Qu’en est-il du jeu de Go ?

LE JEU DE GO est un jeu de plateau originaire de Chine. Il oppose deux adversaires qui placent à tour de rôle des pierres, respectivement noires et blanches, sur les intersections d'un tablier quadrillé appelé goban.

Le but du jeu est de contrôler le plan de jeu en y construisant des « territoires ». Les pierres encerclées deviennent des « prisonniers », le gagnant étant le joueur ayant totalisé le plus de territoires et de prisonniers.

Le jeu de GO est le plus ancien jeu de stratégie combinatoire abstrait connu. Son succès tient autant à la simplicité de ses règles qu'à sa grande richesse combinatoire et sa profondeur stratégique.

Le jeu de GO se caractérise par un environnement, des règles et des issues figés :

- C’est un jeu d’opposition.

- Sur le principe, l’altérité se combat (2 adversaires de part-et d’autre : noirs / blancs)

- Cadre strict, normatif et très limité (plateau / intersection / territoires).

- Attribution et définitions strictes de fonctions et de compétences = aucune.

- Attribution stricte de valeurs et de pouvoir / puissance (valeur et capacités des pièces) = aucune

- Sa sémantique : encercler / emprisonner / contrôler

- La croyance (nocive ?) que « gagner » c’est mettre l’autre en prison.

- Créativité… ? Ce n’est qu’une question de modélisation et de puissance de calcul, ça ne saurait tarder.

Ainsi décris, simplement, les deux jeux de stratégie les plus aboutis de l’espèce humaine. Ainsi, dépeint, simplement, les bases de fonctionnement de la très grande majorité des entreprises dans le monde et, plus largement, le rapport de l’humanité à soi-même, faisant fi, au passage, avec son extrême arrogance, des ressources qu’elle épuise, des espèce qu’elle éteint :

- Opposition / combat et éradication, et /ou circonscription de l’altérité

- Pouvoir / ascendance / maintien de l’ignorance / jugement / violence

- Et les kyrielles de processus servant ces aspirations

Le management et le leadership ne sont définitivement plus une question d’efficacité et de rentabilité. Ces concepts sont plus larges et ont une portée sociétale : accompagner l’autre, tous les autres, dans leur pleine expression de leurs moyens et de leurs compétences (management) en bienveillance et acceptation de leur valeur ajoutée, de ce qu’ « être » véhicule en soi – Porter l’universalité d’une coexistence réfléchie, dans un monde fini, porter le discours de la transition et du changement qui s’opère (leadership) dépasse de très loin, les velléités hégémoniques.

Et c’est au quotidien que cela prend corps. A chaque instant, dans notre action.

Mes enfants ont créé un jeu de plateau dont la règle de fond est : à partir d’actions collaboratives, complémentaires, comment répondre et réussir pour un but commun : sauver le maximum de la population de chaque espèce.

Ce jeu n’a pas encore de nom mais se caractérise par un environnement, des règles et des issues positives :

- C’est un jeu de collaboration.

- L’altérité sert l’intérêt commun (chaque participant a des attributs spécifiques et des compétences particulières. Chacune des compétences prend toute son ampleur quand elle est combinée avec les compétences des autres).

- Le cadre de jeu est réaliste et tient compte de notre environnement fini et à préserver.

- Les événements inopinés et néfastes se combattent en commun.

- Le pouvoir, l’individualisme borné, la recherche d’hégémonie sont inopérants, conduisent à l’échec.

- La croyance que gagner c’est contribuer à l’élévation de l’ensemble.

- La clarté d’un objectif commun, respectivement et joyeusement consenti.

- Le sens d’une action positive, profitable à tous.

- Le plaisir de vivre, de ressentir, que chaque acte individuel porte son sens au plan collectif.

- Le plaisir de donner et recevoir.

- Le plaisir de vérifier l’impact plus ou moins pertinent de sa propre action dans la perspective d’ensemble, et, de recevoir avec sérénité, ce en quoi on aurait été plus performant.

- Le plaisir de partager la victoire commune, sans qu’aucun ne soit délaissé, victime ou coupable.

- Le plaisir d’avoir raté, collectivement, mais d’avoir appris et de recommencer : plus forts, plus aguerris et plus confiant dans la puissance de l’ensemble.

Le leadership, ici, s’écrit dans la capacité fondamentale de porter et nommer une vision d’ensemble, et par son embrasement, susciter l’adhésion et le mouvement collectif. En contrepartie, avoir la clairvoyance de ne briguer aucun trône. Dépasser les poncifs du genre et travailler sa créativité (intuition, intelligence émotionnelle, perméabilité, intégrité, force de conviction, jovialité, humilité).

Le management, ici, s’écrit dans la capacité fondamentale de jouer la part de collectif et de renoncement au dictât, à l’hyper-régulation, mais à l’accueil et le « faire émerger », sans plus d’expression de ce qu’il croit être sa propre valeur. Le management est au service des énergies qui s’embrasent (empathie, écoute, souplesse, connivence, confiance et tous les attributs du leader). Il est très exigeant d’être un bon manager.

Tous deux, leader et manager ayant besoin d’éminence grise. Le gris de Léonard de Vinci. Le gris de l’épure, du contraste et du clair-obscur...


 
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